Le Centre Sahélien de Formation et de Recherche en Agroécologie (CSFRA) a été fondé par le docteur vétérinaire Oumar Diabate. Il a pour objectif de promouvoir une agriculture écologique et moderne qui puisse nourrir la population malienne en quantité et en qualité
Le centre agit selon les principes de Pierre Rabhi, initiateur du docteur Diabate.
Il se compose de :
– La Ferme Agroécologique Pierre Rabhi de Satinebougou
– L’Ecole de la Terre
– Un jardin expérimental et médicinal
La Ferme Agroécologique
La Ferme Agroécologique Pierre Rabhi de Satinebougou (FAPIRAS) a été conçue telle que doit l’être une unité agroécologique. C’est à dire qu’elle se compose de plusieurs ateliers complémentaires.
On retrouve ainsi de l’élevage (bétails, volailles et poissons), des cultures céréalières et maraîchaires ainsi que des arbres fruitiers. Les animaux se nourrissent des céréales et des résidus de légumes, telles que les feuilles externes du choux-pomme. En plus de la viande, du lait et des œufs, destinés aux humains, ils produisent des déjections qui seront mélangées à des débris végétaux (paille) pour fabriquer du compost. Ce dernier va nourrir le sol, qui à son tour alimentera les plantes. Celles ci pourront alors être consommées par les animaux et les hommes. Le cycle est ainsi bouclé.
Photo du jardin maraicher
Pour assurer tout ce travail, Oumar embauche plusieurs personnes :
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Hama, un jeune berger peul s’occupe du troupeau. Après la traite du matin, il emmène vaches, chèvres et brebis en pâturage dans les alentours. Le soir, il retourne au parc de la ferme, mitoyen du potager, pour traire une seconde fois et passer la nuit. Logeant sur place, il assure également le gardiennage.
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Abdoulaye Diabate, un jeune père de famille du village de Banankoro, cultive le potager, soigne la volaille et assure les livraisons. Il travaille sur la ferme depuis 2009 et se satisfait pleinement de sa tache. Durant les absences d’ Oumar, il se débrouille seul, en toute confiance.
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De nombreux journaliers viennent prêter main forte lorsque le besoin s’en fait sentir. C’est notamment le cas pour les travaux de semis et de récoltes du maïs. Ils sont aussi présents pour les constructions, la récolte des pailles.
Les grandes cultures
Durant l’hivernage (saison des pluies allant de juin à octobre), le sol est essentiellement occupé par les grandes cultures (maïs, mil, riz, arachide), qui représentent une surface de 1.5 ha. Les rendements dépendent de la pluviométrie et peuvent aller jusqu’à 6 tonnes par hectare pour du maïs. La production est destinée à l’autoconsommation, soit par les animaux ou par les hommes.
Tout le travail s’effectue à la main grâce aux dabas, ensemble d’outils composés d’un manche en bois d’une trentaine de centimètres et d’une pièce travailleuse métallique. Seul l’égrainage du maïs est réalisé mécaniquement, pour le prix de 10% de la récolte.
Photo d’une partie de la récolte de maïs
Le maraîchage
Une fois le maïs récolté, la production maraîchère prend plus d’ampleur, pour finalement occuper un demi hectare. Comme il n’y a plus de précipitations, l’arrosage représente un énorme travail, environ 50% du temps. Un seul puits, sur les 6 présents, est équipé d’une motopompe. Les autres sont équipés de poulies.

La quantité d’eau disponible conditionne les cultures possibles. Ainsi, sur la période de novembre à février (dite froide) cela ne pose généralement pas de problèmes, mais par la suite, la surface exploitée se réduit au fil de l’eau.
Les espèces cultivées sont nombreuses : oignons, salades, choux-pommes, aubergines, haricots, tomates, gombos, manioc, piments, poivrons, concombres, épinards, fraisiers, navets, carottes, pastèques, patates douces, pommes de terre, échalotes.
De même, les plantes aromatiques ont aussi une place de choix, on retrouve ainsi de la ciboulette, du basilic, de l’aneth, de l’absinthe, de la menthe et de la citronnelle.
Ces légumes sont destinés à la consommation familiale ainsi qu’à la vente en panier.
Les arbres fruitiers
Les arbres fruitiers parsèment les champs d’Oumar. Ils apportent un peu d’ombre aux cultures et bénéficient en même temps de l’eau d’arrosage des légumes.
On retrouve principalement les papayes, les oranges, les goyaves, les jujubes et les pommes-cannelles. La famille d’ Oumar consomme une partie des fruits, tandis que le reste est soit incorporé aux paniers hebdomadaires, soit vendus aux femmes du village.
Le bétail
Le troupeau se compose en moyenne d’une cinquantaine d’animaux, bien que leur nombre varie fortement au cours des saisons. Vaches, brebis et chèvres sont mélangées, formant une jolie troupe, menée par leur berger.
Les vaches sont pour la plupart des zébus locaux croisés avec des races laitières européennes (Holsteins et Montbéliardes), alliant ainsi rusticité et productivité. Généralement, les bovins sont vendus avant la saison chaude où les fourrages se font plus rares.
Chèvres et brebis sont issues de races locales supportant bien les conditions difficiles. Elles mettent bas deux fois par an et élèvent donc en moyenne 3 jeunes par an. L’humidité de l’hivernage cause parfois de gros problèmes sanitaires, pouvant détruire 40% du cheptel. Aussi, de nombreux animaux sont vendus avant cette période.
La volaille
La production de volaille est importante au Mali. Sur sa ferme, Oumar vend entre 200 et 500 poules de 5 mois par an. Cette activité est réduite durant l’hivernage, là aussi à cause des problèmes sanitaires occasionnés par l’humidité.
En plus des poules, Oumar élève des dindes, des pintades, des canards et des pigeons qui sont pour l’instant moins répandus au Mali. En 2008, il était le premier producteur de dindons.
L’aquaculture
Oumar possède un petit bassin dans lequel il pratique l’aquaculture. Il achète des alevins et 4 ou 5 mois plus tard vend des silures pesant près d’un kilo.
L’ Ecole de la Terre
Après avoir suivi une formation en agro écologie par l’association Terre et Humanisme, c’est en 2007 que Oumar Diabaté a commencé l’enseigner lui-même.
Ces stagiaires ont tous un lien avec l’agriculture : agriculteurs, étudiants, originaires d’Afrique ou même de France.
Groupe de formation de Touroungoumbé prêt de Nioro du Sahel
La durée d’une formation de base est d’un mois, mais elle peut être de 2 semaines si une formation antérieure a été suivie. L’école de la Terre propose aussi des formations d’animateurs en 3 mois, qui seront eux aussi amenés à enseigner l’agro écologie.
Les stagiaires séjournent à l’internat du centre de formation, à Satinébougou. Ils ont à leur frais la nourriture, le logement, et la formation.
Voici, à titre indicatif, le coût mensuel par participant :
– La formation 45 000 FCFA (70 €)
– Les frais pédagogiques comprenant les outils, les supports, le matériel
40 000 FCFA (62 €)
– La restauration 70 000 FCFA (105 €)
– L’hébergement 15 000 FCFA (23 €)
TOTAL : 170 000 FCFA (260 €)
La formation alterne la théorie et la pratique dans le souci de transmettre au mieux le savoir. Le programme de formation est défini préalablement par M. Diabaté. Il peut être par la suite réaménagé par les participants et adapté selon le profil de chacun. Par exemple, des maraîchers peuvent faire la demande d’approfondir la culture d’un légume qu’ils ont déjà l’habitude de produire. Ainsi, la formation apportera des solutions directes et des techniques appropriées aux problèmes rencontrés par ces agriculteurs.
À titre d’exemple, Oumar propose d’aborder les points suivants lors de sessions courtes :
– Les calendriers de cultures
– L’organisation du jardin
– La gestion du sol
– La fertilisation du sol avec le compost
– La gestion de l’eau
– Les cultures
– La conservation et la transformation des produits agricoles (fruits et légumes)
Formation théorique
Pour la formation de formateurs (de 3 mois), l’accent est mis sur l’apprentissage de la pédagogie, adaptée aux adultes. Les formateurs doivent connaître les techniques de formation, les supports didactiques, la rédaction d’objectifs d’apprentissage. Ils apprennent aussi à évaluer et organiser une formation. Des discussions autour de la problématique de l’agriculture mondiale sont organisées afin que les participants comprennent ses enjeux. Ils se concertent également sur l’agriculture malienne et mettent en valeur les avantages et les inconvénients des différents types d’agriculture.
Toutes les modalités de durées, prix et contenus peuvent être redéfinis avec les partenaires.
Pour une initiation à l’agro écologie, il peut lui-même se déplacer dans les villages.
Il propose aussi d’effectuer des suivis de formation, en visitant ses stagiaires pour évaluer et donner des conseils.
Fin 2011, une 100 aine de stagiaires ont été formés par le D. Diabaté.
Cours de repiquage d’échalotes
Pour plus d’informations, visitez le site : http://maliagroecologie.wordpress.com/
Vous aurez des détails sur : Les techniques agroécologiques
Le Jardin Expérimental et Médicinal
source : www.maliagroecologie.wordpress.com