Initiative pour la réduction de la pauvreté et la gestion de l’environnement en Afrique de l’Ouest (PREMI)


Du 23 au 25 juillet, la FENOP a participé à DAKAR à un atelier de formation/ échanges des communicateurs et gestionnaires de l’information environnementale en techniques appropriées de mobilisation et valorisation de l’information sous le thème : « Valorisation des connaissances environnementales, une efficacité à améliorer ? »

En Afrique de l’Ouest, les réalisations des nombreux projets et programmes existants dans les domaines de la gestion durable des écosystèmes, de l’amélioration et de la sécurisation des moyens d’existence des populations, du renforcement des systèmes de gouvernance aux niveaux local, national et régional et, de l’adaptation au changement climatique, ont généré des résultats importants et promu de nouveaux modes de conservation.

Cependant, en dehors des acteurs impliqués et des partenaires, leurs résultats sont très peu diffusés et/ou répliqués dans d’autres cercles traduisant un défaut de lien systématique avec les autres acteurs, en l’occurence les décideurs;

En conséquence, les connaissances et les informations environnementales en général concernant l’Afrique de l’Ouest, sont peu ou pas utilisées et leur influence sur les politiques de gestion des ressources naturelles et de la lutte contre la pauvreté est relativement faible.

Cette situation est préjudiciable à la mise en œuvre des politiques régionales environnementales et constitue une préoccupation majeure. Pour répondre à cette préoccupation, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), met en œuvre l’initiative pour la réduction de la pauvreté et la gestion de l’environnement en Afrique de l’Ouest (PREMI) qui vise à démontrer la contribution des écosystèmes et les activités connexes à la croissance économique des pays.

Plus particulièrement, le PREMI renforce le partage des bonnes pratiques et des meilleures expériences de gestion durable des ressources naturelles dans la région à travers la communication et le plaidoyer sur l’environnement et le changement climatique. Il vise à développer les capacités des organismes producteurs d’informations environnementales et sur le changement climatique à aller vers les acteurs politiques et la société civile.

A l’issue des travaux, un réseau d’échanges a été mis en place, entre les structures présentes :

  • Green Sénégal
  • Enda tiers monde
  • FENOP
  • BAME/ISRA
  • IER
  • ADAF-GALLE
  • RPBS (réseau des parlementaires Burkinabé)
  • SP-CONEDD (secrétariat permanent du conseil national pour l’environnement et le développement durable)
  • Confédération Paysanne du Faso (CPF)

Les activités à mener à l’avenir dans le cadre de ce réseau sont :

– La détermination des acteurs et les rôles environnementaux

L’identification des sources Web d’information

– L’identification des bonnes pratiques

L’identification de la liste de diffusion du groupe d’échanges

L’identification des missions du groupe, des rôles des membres et l’identification des outils de diffusion

– L’identification des cibles, des stratégies et moyens de diffusion, des outils de diffusion et des actions de plaidoyers.

Le 30/07/2012

Le club agro-écologie du centre Mytro Nunya organise son premier camp chantier au Togo


Le Centre Mytro Nunya, situé à la péri­phérie de la commune de Lomé, à la limite des quar­tiers Soviépé, et Adi­dogomé, est à la fois une maison de quartier, un centre de proximité, un centre culturel, un centre de recherche et d’informations sur les alter­na­tives. Ouvert en avril 2010, il a pour vocation d’accueillir et d’accompagner dif­fé­rentes ini­tia­tives d’échanges, de décou­vertes, de for­ma­tions, issus de pro­po­si­tions des habi­tants du quartier, à leur bénéfice.

Trois axes majeurs structurent les activités du Centre.

- Informations alternatives et indépendantes.

L’information véri­table est au cœur des pro­cessus d’émancipation. Un vrai déve­lop­pement n’est pos­sible qu’en étant bien informé. Il s’agit ici de placer l’information au cœur de toutes les acti­vités du Centre, à travers :

La dif­fusion : via plus de 300 ouvrages, dis­po­nibles dans une biblio­thèque, mais aussi des films, des bro­chures, des maga­zines, des enre­gis­tre­ments radios, des confé­rences et des documents.

La pro­duction : docu­ments écrits, articles, films docu­men­taires, courts métrages, enre­gis­tre­ments mul­ti­médias, sup­ports de for­ma­tions, bandes dessinées, …

- Agro-​​écologie et souveraineté alimentaire.

Il s’agit ici de répondre intel­li­gemment à plu­sieurs pré­oc­cu­pa­tions et défis majeurs de notre époque :

Face aux chan­gements cli­ma­tiques, adapter la pro­duction agricole pour répondre aux besoins des popu­la­tions est une nécessité.

Face au chômage, pro­poser une réponse adaptée à la jeu­nesse, en sus­citant la réha­bi­li­tation et la fierté du paysan, et du travail de la terre.

Face à la défer­lante néo-​​libérale, se ré-appro­prier un peu de sou­ve­raineté, dans un des domaines les plus essen­tiels à la vie : l’alimentation.

- Solidarité Internationale et amitié entre les peuples.

Il ne peut y avoir de paix sans connais­sance de l’autre. Après des siècles de rela­tions basées sur l’exploitation et la domi­nation, ima­giner ensemble d’autres rela­tions entre l’Afrique et le reste du monde.

Faire tomber les bar­rières, et les pré­jugés. Lutter pour la liberté de cir­cu­lation. Tra­vailler ensemble pour relever les défis qui nous font face, ici et là-​​bas. S’enrichir de nos dif­fé­rences. Dépasser l’hypocrisie pour envi­sager enfin un avenir commun.

Le club agro-écologie du centre Mytro Nunya organise son premier camp chantier, du dimanche 5 au lundi 20 août 2012, au CFAPE de Volové (à 3km de Kpalimé).

Durant ces quinze jours, les participants échangeront autour des enjeux qui menacent notre environnement, et des alternatives pour y faire face (privatisation du vivant, écologie …).  Ils seront sensibilisés aux techniques agro-écologiques, participeront aux travaux de la ferme, et travailleront à l’élaboration de constructions alternatives.

Dans le cadre de celles-ci, le projet-phare de ce camp sera la préparation d’une case de passage sous forme de voûte nubienne, ainsi que la construction de toilettes sèches.

Ainsi, le travail réalisé permettra de constituer des structures durables pour l’accueil des personnes intéressées par la question de l’agro-écologie, de la filière biologique. L’impact de ce séjour sera également renforcé par la transmission des savoirs nouvellement acquis par les participants à leur entourage et aux intéressés au retour à Lomé.  En effet, en pratiquant concrètement les techniques du CFAPE, les participants seront en mesure de faire la démonstration des méthodes enseignées à leur retour.

Cette pratique du terrain leur permettra également de mieux s’approprier les concepts et idées discutées lors des temps de discussions avec les experts invités (notamment l’AMAP Bnin), et ainsi de les retransmettre avec exactitude.

Par ailleurs, ce camp-chantier sera l’occasion d’approfondir la réflexion, et de mettre en place le comité d’organisation de la première édition des rencontres de l’Agro-écologie au Togo, prévue pour février 2013 au Togo.

Toute personne intéressée et motivée par ces problématiques est invitée à participer.

Le coût individuel de ce camp chantier est de 15 000 FCFA pour les hommes, 10 000 FCFA pour les femmes (prévoir 5 000 FCFA supplémentaire pour le coût de l’aller-retour depuis Lomé). Nous demandons aux étrangers intéressés de contribuer à hauteur de 100.000 FCFA (150 euros). Nous sommes actuellement à la recherche de financements qui pourraient aider à prendre en charge une partie des frais de participation des personnes qui en feront la demande.

Enfin, notez que le club agro-écologie organise au Centre Mytro Nunya une soirée de projections de films sur Pierre Rahbi, un des fondateurs de l’agro-écologie suivie de débats le vendredi 27 juillet à 19h.


Contact / Informations : Amanga : 91.12.97.13 ou Zoul : 91.81.25.38

http://​www​.mytro​nunya​.info

23/07/2012

Un guide pour l’agriculture biologique en ligne


Le présent guide sur l’agriculture biologique vise à fournir aux agriculteurs des outils d’apprentissage pour accroître leurs connaissances afin de leur permettre d’assurer une production agricole durable, une bonne gestion des cultures et des revenus.  Les cultures énumérées dans le guide sont cultivées dans de nombreux pays africains, et plus particulièrement au Sénégal et au Mali.

Ce guide vous propose entre autres des informations concernant :

  • les cultures vivrières et marchandes (maïs, riz, millet, blé, sorgho, fonio, chou, carotte, oignon, salade, tomate,manioc, pomme de terre, patate douce, banane, mangue, pastèque, haricot niébé, arachide, noix de cajou, coton) ;
  • la gestion des nuisibles et des maladies (méthodes non-chimiques, reconnaître et combattre les pestes, rôle de la biodiversité, pesticides ;
  • les pratiques d’élevage (nourriture et eau pour les animaux, santé animale) ;
  • les pratiques de pêche (surpêche et gestion des stocks, stratégies de pêche, nutrition/ santé de l’homme) ;

Pour accéder au guide : cliquez sur ce lien

20/07/2012

S’initier à l’agroécologie : l’exemple d’une ferme expérimentale dans le sud de la France


Avis aux jardiniers en herbe, aux paysans et aux citoyens curieux : une ferme expérimentale vous initie à l’agroécologie. Ou comment apprendre à se passer de pesticides, à dépenser beaucoup moins d’eau, à planter en hiver sans chauffer ses serres, à semer sans payer de redevances à l’agrobusiness, tout en produisant ce que l’on souhaite pour se nourrir. Visitez avec nous la ferme expérimentale de l’association Terre et Humanisme, installée au cœur de l’Ardèche, véritable laboratoire des techniques agroécologiques. Reportage et vidéos.

Un climat rude, des terres arides, criblées de roches. Un sol si difficile à travailler que « les anciens n’y faisaient pousser que de la vigne ». C’est là, au cœur de l’Ardèche, entre Aubenas et Alès, que l’association Terre et Humanisme a décidé d’installer sa ferme expérimentale, le mas de Beaulieu. Depuis 1994, ses animateurs, influencés par le travail du « paysan philosophe » Pierre Rabhi, y explorent les chemins de l’agroécologie. Leur défi : restaurer la fécondité et la fertilité de ces sols desséchés.

« C’est dans ce milieu géologique et climatique difficile qu’on apprend le plus de choses », sourit Erik, agronome, en charge des jardins potagers de la ferme. L’agroécologie, c’est tout le contraire de la recherche pratiquée en laboratoire sur les plantes et semences, à coup de manipulations génétiques, de chimie, de pesticides ou de radiations (voir notre dossier sur le sujet). Ici ce n’est pas la terre, la faune et la flore qui sont sommées de s’adapter aux pratiques industrielles. Ce sont les manières de semer, de cultiver et de travailler qui prennent en compte les variations climatiques et les spécificités géologiques. Et cela fonctionne.

4 fois moins d’eau que dans l’agriculture intensive

En terme de rendements, la production maraîchère du mas de Beaulieu n’a rien à envier aux productions intensives classiques. Sans recourir aux pesticides ni aux engrais chimiques, en s’appuyant quasi exclusivement sur les énergies renouvelables et tout en puisant « 3 à 4 fois moins d’eau que ce que détermine la chambre d’agriculture comme besoin en eau pour ce type de culture », explique Pierre-François Pret, directeur de l’association.

Les deux tonnes de fruits et de légumes produits par an alimentent les 5 000 repas servis aux visiteurs : la ferme accueille 175 stagiaires et 150 bénévoles chaque année. « Des paysans, des maraîchers, des autoentrepreneurs ou des structures associatives qui proposent ensuite des prestations en jardins partagés ou leurs propres formations », détaille Pierre-François Pret. Ici, point de brevets, de droits de propriété, ou de « certificats d’obtention végétale ». Tout se partage, tout se transmet.

De l’Ardèche au Sahel

Via les formations longues et les stages, l’agroécologie essaime, lentement mais sûrement. « On commence à intervenir dans les lycées agricoles », précise Pierre-François. Terre et Humanisme cultive également la solidarité internationale. Elle travaille en particulier avec des paysans africains au Sahel ou au Cameroun. Là-bas aussi les techniques agroécologiques permettent de s’adapter et de produire là où une mise en culture classique flétrirait. Et ce qui est possible au Sahel est transposable au nord de la Méditerranée.

« On milite aussi pour le retour à une agriculture créatrice d’emplois, avec des circuits courts », rappelle celui qui a été agronome pendant vingt ans en Afrique, d’Action contre la faim à la Commission européenne en passant par le Gret, qui regroupe « des professionnels du développement solidaire ». L’expérience, menée sans aucune aide publique (800 000 euros de budget, 12 salariés) est principalement financée par le livret Agir du Crédit coopératif, par les formations et les dons

Autour du mas de Beaulieu, le sol s’est transformé, la terre s’est enrichie. Rien à voir avec la parcelle voisine, de l’autre côté de l’asphalte, sèche et poussiéreuse. Nous vous proposons une visite en ligne de ce laboratoire de l’agroécologie, en compagnie d’Erik, agronome et salarié de Terre et Humanisme. Ou comment s’initier aux pratiques du compost, du paillage, à la phytoépuration, et apprendre à faire pousser des tomates en plein hiver sans recourir à une source d’énergie externe.

Des vidéos sont proposées pour l’apprentissage de certaines techniques d’agroécologie :

- Transformer épluchures et feuilles mortes en terreau : le compost

- Chauffer sa serre en plein hiver sans dépenser d’énergie

- Protéger et restaurer les sols sans engrais chimiques : le paillage

- Irriguer en utilisant quatre fois moins d’eau que son voisin

- Produire ce que l’on souhaite en protégeant la biodiversité

- Assainir et recycler ses eaux grises grâce aux plantes : la phytoépuration

Pour les visionner : www.bastamag.net

19/07/2012

Un exemple à suivre !! Quand l’agroécologie enrichit les femmes des quartiers populaires


Dans une banlieue populaire au nord de Rio de Janeiro, une coopérative a bouleversé la vie des habitantes. Des terres en friche sont cultivées par une vingtaine de familles volontaires. Rotation des cultures, diversité biologique, compost, économies d’eau, banque de semences, refus des engrais chimiques et des OGM sont autant de pratiques désormais partagées. Les femmes à l’initiative du projet ont reconquis leur autonomie.

« Respecter les sols, pour nous, c’est très important parce qu’il faut prendre en compte que c’est de là qu’on tire nos aliments, qui nous permettent de nourrir nos enfants. » Suelia, une jeune femme de 38 ans, arpente avec fierté sa parcelle, où de très belles salades voisinent avec des aubergines, du gombo ou encore des pommes de terre. Elle explique avoir semé quelques graines de fleurs afin que la terre puisse se reposer, être humidifiée et attirer plus tard les insectes pollinisateurs. Mère de six enfants en bas âge, Suelia a participé à la création de la coopérative Univerde en 2008, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des familles. « Quand j’ai commencé à cultiver ma parcelle, mon mari était atteint d’un ulcère. Je suis très reconnaissante envers la coopérative car, grâce à ses produits, mon mari a une meilleure alimentation et son état de santé s’est amélioré. »

Nous sommes à Nova Iguaçu, une banlieue populaire à 40 km au nord de Rio de Janeiro. Pendant des années, les ordures ménagères ont recouvert les terres en friche. Mais, depuis 2008, le paysage a changé laissant la place à une vaste zone de maraîchage agroécologique. « Ici, on trouve salades, tomates, persil, coriandre, roquette, aubergines, choux, toute la production maraîchère », lance avec enthousiasme Alzeni, la présidente de la coopérative Univerde.

Production individuelle, ventes collectives

L’initiative est partie du programme « Faim zéro » impulsé par le gouvernement Lula. Les terres appartiennent à la compagnie Transpetro, une filiale de Petrobras, la compagnie pétrolière publique brésilienne. L’un de ses pipelines longent le quartier populaire, à un mètre de profondeur. L’entreprise a accepté que ses terres soient cultivées. Un geste pas totalement philanthropique : dans cette zone délaissée par les services de l’État, où se côtoient violence et narcotrafic, la compagnie attend des riverains qu’ils maintiennent les zones des oléoducs propres et empêchent toute construction d’habitations sauvages. À raison d’une parcelle de 1 000 m2 par foyer, une vingtaine de lots ont ainsi été attribués à des familles volontaires de Nova Iguaçu.

Sur le bord d’une parcelle, des sacs d’engrais sont entassés. « Ce n’est pas chimique, c’est du phosphate naturel de roche, précise d’emblée Alzeni. L’industrie agroalimentaire veut nous vendre ses produits chimiques. Mais nous n’avons besoin ni d’engrais chimiques fortement consommateurs en eau, ni de pesticides, seulement d’un bon compost. » Même si chaque parcelle dispose d’un puits équipé d’une pompe, les membres de la coopérative s’emploient à économiser l’eau en protégeant les sols par une couverture végétale. « Pour éviter que les sols se fatiguent, on pratique également une rotation régulière des cultures », ajoute Alzeni.

Autonomie des femmes et projets d’avenir

Bien qu’elle travaille seule, Laudicéia, une ancienne employée agricole, fait de tout sur sa parcelle. L’agroécologie implique en effet une diversité des cultures. En évitant la spécialisation et la monoculture intensive, les familles s’assurent une diversité de revenus, indépendants des variations du marché sur tel ou tel produit. Mais si la production est réalisée sur une base individuelle, tout le reste, y compris les ventes de produits, se fait collectivement. Les membres de la coopérative bénéficient de l’appui technique de l’AS-PTA, l’association brésilienne pour l’agriculture familiale et agroécologique, soutenue financièrement côté français par le CCFD-terre solidaire.

Une fois par mois, une réunion de planification permet d’ajuster la production à la demande. Des contrats ont été passés avec des marchés locaux mais aussi avec la municipalité pour les cantines scolaires. « Il nous faut prendre en compte le temps pour l’achat des semences, pour la production, ainsi que les soucis familiaux de chacun, relate Alzeni. On redistribue les semences et les plants entre membres de la coopérative disposés à produire durant une période donnée. » Deux tonnes de fruits et de légumes sont récoltées mensuellement de façon collective. 70 % des produits sont vendus, le reste est destiné à l’autoconsommation. Une fois les produits vendus, un registre de la production est mis à jour, où chaque agriculteur doit laisser 5 % de son résultat pour les dépenses communes.

« Protéger les sols et la santé de nos enfants »

Avec l’argent gagné grâce au maraîchage, Joice, associée fondatrice, a pu construire sa maison pour abriter ses 4 enfants et s’occuper d’eux. Avant, elle était cuisinière à Rio et ne pouvait voir ses enfants que le week-end. Suelia met une partie de son revenu de côté afin de pouvoir envoyer plus tard son fils à l’université. La grande fierté pour Alzeni, c’est d’avoir contribué avec cette coopérative à l’amélioration de la vie du quartier. La municipalité a, par exemple, commencé à goudronner les routes, à créer un réseau d’assainissement et a édifié une crèche pour les enfants.

« Notre travail a débuté par le nettoyage des parcelles, de l’environnement dans lequel nous vivons, explique Alzeni. Et à partir de là, nos pratiques ont évolué afin de protéger les sols et la santé de nos enfants. Notre conscientisation s’est accompagnée d’échanges avec les voisins, qui nous encouragent à poursuivre notre travail. Ce qui a changé, c’est surtout la vision qu’ont l’ensemble des habitants de leur propre quartier. » Le regard des femmes sur leur propre vie a aussi changé. Après avoir reconquis leur autonomie, chacune d’elles affiche une grande détermination et une estime retrouvée.

80 banques de semences communautaires

Les projets de la coopérative sont encore nombreux, à l’image de la serre qui attend encore ses semences et ses plants. Le producteur qui les livre a pris du retard, ce qui a causé quelques problèmes pour la commercialisation. « Nous allons dédier une partie de nos parcelles à la sélection et à la multiplication des semences, explique Alzeni. Nous ne voulons plus dépendre de fournisseurs extérieurs pour nos semis mais au contraire développer des semences locales adaptées au milieu. » Ce jour-là, les femmes d’Univerde rencontrent Maria, venue de Borborema, une municipalité de l’État de São Paulo. Le pôle syndical qu’elle coordonne est impliqué dans un réseau de 80 banques de semences communautaires auquel participent 2 000 familles. Pour Alzeni, c’est ce type de rencontres et d’échanges d’expériences qui fait la force de leur coopérative et de l’agroécologie.

Renforcer les réseaux d’échanges et ces expériences dans l’agroécologie, c’est tout l’enjeu du travail mené par l’AS-PTA. « Nous n’avons rien inventé, nous avons simplement repéré là où ça existait et donné une visibilité à une pratique sociale très répandue », témoigne Marcio, coordinateur du programme d’agriculture urbaine de l’association. Selon une étude réalisée par la Fondation de recherches économiques [1], l’agriculture familiale générait 27 % du PIB de l’État de Rio Grande do Sul en 2003, contre 23 % pour l’agroalimentaire. « On sait que l’agriculture familiale fournit 70 % de la consommation au Brésil et 75 à 85 % des emplois en milieu rural », précise Luciano, de l’AS-PTA. Aujourd’hui, les programmes d’agriculture urbaine s’étendent dans plusieurs municipalités de l’État de Rio via les coopératives et les associations de quartier. Autant d’expériences réelles et concrètes porteuses d’un projet politique transformateur.

Dans la coopérative Univerde, Josyane, 20 ans, se bat pour associer les jeunes à ce projet. « Nous ne sommes pas que le futur, nous sommes aussi le présent et nous savons que l’agriculture ne peut pas survivre sans son environnement. Tout est lié et il nous faut penser ces inter-relations. » Sa mère, Alzeni, est bien consciente de la difficulté à trouver des gens ayant la capacité et l’envie de travailler la terre en zone urbaine. « Les gens qui sont partis sont ceux qui n’avaient pas cet amour du travail agricole, explique-t-elle. Pourtant, sans un certain amour de la terre, nous ne serions pas allés aussi loin. »

Par Jean de Peña, Sophie Chapelle (12 juillet 2012)

Source : Basta!

La biopiraterie : comprendre, résister, agir !


On peut définir la Biopiraterie comme l’appropriation illégitime et la marchandisation des ressources biologiques et des  connaissances traditionnelles des peuples ruraux ou autochtones. Il s’agit de faire du profit à partir de produits naturels librement disponibles (les plantes, les graines, les feuilles, etc.), en copiant les techniques des peuples locaux qui les utilisent au quotidien pour manger ou se soigner depuis des générations.Les biopirates sont principalement des firmes pharmaceutiques, agroalimentaires
ou cosmétiques : elles puisent dans les foyers de biodiversité pour créer des produits supposés « innovants » et garantissent leur monopole sur ceux-ci via le système des brevets. Les produits sont souvent largement inspirés des techniques et savoirs des communautés locales, connus et partagés collectivement depuis parfois des millénaires. En copiant ces méthodes traditionnelles, les entreprises réalisent des économies considérables dans leur secteur Recherche et Développement…tout en s’assurant des gains conséquents par l’utilisation commerciale exclusive de ces méthodes. D’une utilisation traditionnelle qui profite à l’ensemble de la communauté, on passe à une utilisation commerciale générant du profit pour quelques-uns…

Venez découvrir le guide « La Biopiraterie: comprendre, résister, agir ». Un guide d’information et de mobilisation face à l’appropriation illégitime du vivant et des savoirs traditionnels publié par le Collectif pour une alternative à la biopiraterie dont France Libertés est membre.

Télécharger le guide : Biopiraterie