Le FENOP Info n°12 (Octobre-Novembre-Décembre 2012) est disponible !


Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons le contenu suivant :

– Un édito sur la pertinence des bourses de céréales en cette période de récolte ;

– Un article intitulé « Les femmes rurales à l’honneur » sur l’intérêt et la motivation de la FENOP à oeuvrer pour leur promotion ;

3ème Forum National sur la commercialisation du riz local : quelles perspectives pour 2013 ? Avec un entretien avec le Directeur de la Promotion des Marchés des Produits Agricoles ;

– Un article intitulé « Les pesticides : un problème de santé publique » alertant sur les réels dangers que représentent leur utilisation tant sur l’environnement que sur l’homme ;

– Un article sur la Sécurisation foncière en milieu rural dans les Cascades, avec la mise en place du Comité Régional pour la Sécurisation Foncière en Milieu Rural ;

– Une Fiche technique sur des méthodes d’utilisation des pesticides naturels pour le maraîchage ;

Bonne lecture !

Pour le consulter : FENOP Info n°12

Les agricultures familiales sont incontournables dans la lutte contre le changement climatique !


Recommandations de la Commission Climat-Développement pour la Conférence de Doha sur le changement climatique.

L’agriculture doit aujourd’hui faire face à une double réalité : secteur économique le plus vulnérable aux variations du climat, il est également responsable de près de 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, auxquelles s’ajoutent les émissions indirectes liées à la déforestation.
Lors de la COP17 à Durban en 2011, l’agriculture a été officiellement incluse dans les négociations et il a été demandé au SBSTA, organe scientifique de la Convention, d’engager une réflexion et des consultations sur un programme de travail dédié.
Faiblement émettrices en gaz à effet de serre mais particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique, les agricultures familiales au Sud constituent une priorité de par leur rôle fondamental sur la sécurité alimentaire locale, l’aménagement du territoire, la gestion des ressources, la création d’emplois et la stabilité sociale.
Si les paysans ont toujours dû et su développer des stratégies pour faire face aux aléas climatiques et répondre à des conditions de production difficiles, l’ampleur et la rapidité du changement climatique imposent un vrai soutien pour innover et investir davantage dans des modèles d’agriculture plus résilients.
En tant qu’acteurs de développement travaillant avec les organisations paysannes et les petits producteurs du Sud dont les organisations membres de Coordination SUD se font l’écho, nous souhaitons que l’agriculture familiale soit placée au coeur des négociations à Doha, pour faire face au double défi du climat et du droit à l’alimentation.

Document à consulter : COP 18 DOHA – Agricultures familiales dans lutte contre changements climatiques

Source : www.coordinationsud.org

04/12/12

3ème Forum National sur la Commercialisation du Riz Local au Burkina Faso


La rencontre a eu lieu à l’Hôtel Eau Vive à Ouagadougou les 8 et 9 novembre 2012 et a rassemblé environ 150 acteurs de la filière riz du Burkina Faso, issus des Services Techniques de l’Etat, des organisations professionnelles du monde rural, des différents maillons de la filière riz (producteurs, transformateurs et commerçants), des projets et programmes, des associations/ONG, des institutions financières, de la société civile  et des partenaires techniques et financiers. Ce forum avait pour thème : « Accroître l’offre du riz local par une amélioration de la productivité et de la qualité ».

Présidé par le Dr Abdoulaye COMBARY, Ministre Délégué à l’agriculture, le forum avait pour objectif général de créer un cadre de discussion avec les différents acteurs de la filière sur les préoccupations urgentes de la transformation et la commercialisation du riz local. Il s’agissait de façon spécifique de :

  • Identifier un schéma pour optimiser l’utilisation des unités de transformation par un approvisionnement conséquent de riz paddy ;
  • Définir les modalités d’implication des acteurs de la filière notamment des producteurs à la gestion et à l’exploitation des unités de transformation ;
  • Revisiter le prix plancher  fixé en 2009 et ce, au regard de l’étude sur les coûts de production réalisée avec l’appui financier de PDA/GIZ ;
  • Dégager les deux plus grosses contraintes par maillon comme recherche de solution prioritaire  à engager.

Dans son allocution, Monsieur le Ministre Délégué a fait une analyse de la problématique de la filière riz au Burkina Faso. Il ressort donc de son analyse, qu’à l’instar des autres pays africains, au Burkina Faso, la demande en riz connait une augmentation très importante contre une production nationale qui ne couvre pas ses besoins ; obligeant ainsi le pays à de fortes importations. Ce qui constitue une menace pour l’économie, la souveraineté alimentaire et la paix sociale.

C’est pourquoi le gouvernement a pris des mesures afin de booster la production du riz local. Au nombre de ces mesures on peut retenir la mise à la disposition des producteurs des semences améliorées et des engrais depuis 2008. Ce qui a eu pour corolaire l’accroissement de la production du riz qui a doublé entre 2006 et 2011.

Par ailleurs, le Burkina Faso dispose d’un potentiel en terres irrigables estimé à près de 233 000 ha et 500 000 ha en bas fonds aménageables. Malgré ces énormes potentialités, force est de reconnaitre que les importations de riz restent élevées et se chiffrent à plus de 20 Milliards de F CFA par an. C’est au vu de ce paradoxe qu’il est nécessaire de s’interroger d’avantage sur la problématique du riz au Burkina Faso.

Avant de clore ses propos, Monsieur le Ministre Délégué a rassuré les participants de la disponibilité du gouvernement à accompagner l’ensemble des acteurs pour relever le défi de la couverture des besoins alimentaires en riz à partir de la production nationale à l’horizon 2015.

Mais l’évènement central était bien la fixation du prix plancher. Il ne s’agissait pas d’imposer un prix mais plutôt de déterminer un prix en deçà duquel le producteur ne tire pas profit de son travail.

Prix plancher retenu F CFA/Kg

Production

140

Transformation

249

commercialisation

Grossiste

334

détaillant ou à la consommation

375

Les débats qui ont suivis ont été intenses et les participants ont fait part de leurs préoccupations. C’est Monsieur le Ministre de l’Agriculture, Laurent SEDEGO, qui a pour clôturer le Forum répondu aux inquiétudes des participants.

Il a tenu à rappeler que lors des manifestations contre la vie chère, les gens ne se plaignaient pas du prix du mil ou du sorgho mais du prix du riz. Voilà pourquoi les acteurs de la filière ont un rôle important à jouer au niveau national. Mais si les producteurs se sentent frustrés par la fixation d’un prix jugé trop bas pour l’achat du riz paddy, le Ministre a précisé que le gouvernement doit prendre en compte les besoins de tous les acteurs, donc des consommateurs également. Si le prix de vente final est trop élevé, personne ne l’achètera, donc les producteurs seront lésés.

Donc il encourage les producteurs à miser sur leurs rendements et leurs coûts de production pour tirer le maximum de bénéfices de leur activité. Il a rappelé que le Ministère est là pour agir en faveur des producteurs mais qu’il est là aussi pour les mettre en garde et faire en sorte qu’ils ne soient pas perdants. Il faut donc veiller à ce que les prix de vente ne bloquent pas l’achat des consommateurs. Si le producteur ne vend pas, il n’a plus de raison d’être …

La problématique de la concurrence du riz importé tient d’ailleurs principalement à cela : le prix moins élevé par rapport au riz local. Il faut donc rendre le riz local plus attrayant, par la qualité et par le prix. Mais le prix sera l’élément décisif pour l’achat.

Tous les maillons de la filière participent au même objectif : celui de la commercialisation. Chacun a son rôle et sans lui, pas de commercialisation. Le Forum National est donc très important car il permet à tous les acteurs de se concerter pour le bénéfice de la filière, et de permettre une organisation cohérente de toute la chaîne.

Mais le maillon principal reste la production, car il est à la base de cette chaîne. Il se doit donc d’être le plus performant possible, grâce à l’amélioration du professionnalisme des producteurs, et à une Union des Coopératives Rizicoles forte.

Le Ministre a annoncé qu’après la filière coton, c’est sur la filière riz que le gouvernement s’engage à concentrer ses efforts. Mais les coopératives devront fonctionner dans les règles de l’art ; toute malversation sera directement poursuivie devant le tribunal. Le gouvernement va également beaucoup travailler sur le maillon de la transformation pour permettre d’avoir un riz propre et de qualité sur le marché.

Il y aura également un travail de structuration au niveau des distributeurs et des commerçants à faire. Et en complément au travail d’organisation des producteurs et du travail d’organisation des transformateurs, il y a la nécessité de faire des passerelles entre les deux, afin que les producteurs aient un droit de regard sur le travail de transformation fait sur leur produit. Le gouvernement s’engage ainsi à la mise à disposition d’unités de transformation où le producteur peut suivre son produit jusqu’à la commercialisation.

Pour conclure, le Ministre a déclaré que si la filière est bien organisée, le riz burkinabé peut inonder les marchés de la sous-région.

Bel objectif à poursuivre !

03/12/12